« Pédagogie de l’essentiel » ou l’école autrement…

Au bodji’bar du 14 juin, Muriel Hubin était l’invitée de bodjivo pour partager son projet de pédagogie holistique.

Nourrie de son parcours comme prof, infirmière, Maman, Muriel Hubin a choisi de réinventer l’école. Comment replacer l’enfant au cœur de l’éducation ? Comment adapter l’école aux besoins de l’enfant et non aux besoins économiques standards et formattés ?

25% des enfants sont en décrochage scolaire en Wallonie !

Confrontée aux décrochages scolaires de ses enfants, à la volonté de nombreux parents de sortir leurs enfants du « moule », Muriel a mis sur pied un réseau d’instruction basé sur une approche holistique. L’idée est de se dégager non seulement de la pédagogie classique, mais aussi de prendre du recul par rapport à toute pédagogie unique potentiellement cloisonnante (Decroly, Piaget, Steiner, Freinet…). Muriel souligne l’importance de la continuité à domicile avec les parents, de l’accessibilité en termes de coûts et de la passerelle vers la suite du cycle scolaire « normal ». Mais aussi de préserver un cercle d’amis large et varié. Le cap est pris : en avant pour une « pédagogie de l’essentiel » qui prend en compte les besoins de chaque enfant.

Nous sommes loin de l’enfant « numéro » que l’on se contente d’évaluer. L’enfant est une personne, qui a tout à gagner d’une éducation intégrative. L’éducation holistique couvre la pensée, le corps, la spiritualité et les émotions, afin de créer les meilleures conditions possibles pour libérer le potentiel de l’enfant. La connaissance de soi et la conscience de soi sont clés.

Voici les principaux piliers du projet pédagogique :

  • A travers l’écoute et l’intelligence du corps, apprendre à gérer ses pensées, à « respirer », boire et manger, éliminer, bouger et dormir, en conscience (intention et attention)
  • Développer le potentiel créatif / artistique = digérer le « réel »
  • Se connecter avec son environnement
  • Communiquer avec ses pairs (CNV)
  • Établir des objectifs individuels et un bilan des moyens
  • Mettre en place des projets collectifs pour le mieux-vivre ensemble
  • Ouvrer ensemble pour accéder à une autonomie
  • Enthousiasmer 

Nous pourrions dire qu’il s’agit aussi d’harmoniser et d’équilibrer les émotions, les pensées et l’action, pour redécouvrir sa liberté de choix, développer son pouvoir créateur dans la vie, se réaliser comme individu unique en développant une attitude responsable, en explorant les possibles. Un cours du bonheur, la ronde du matin, un temps pour respirer, explorer ses objectifs de vie grâce à l’IKIGAI… ces activités nous changent du cursus classique. Le contact et la relation avec la nature fait partie du quotidien de l’enfant. Sans oublier les activités reliées à des projets collectifs (ex. l’hippothérapie, soins naturel, magasin didactique…). Ce qui contraste aussi avec l’école classique, c’est l’approche différenciée, dans toute la mesure du possible, compte tenu des caractéristiques de l’enfant. Sa culture, sa capacité d’attention, sa sensibilité au stress, ses centres d’intérêts, ses habitudes de vie…

Dans le public, les questions fusent et on se demande comment s’organise une journée, concrètement ? Le programme apparaît comme plutôt souple et adapté, compte tenu des objectifs et des besoins de l’enfant, en accord avec les parents.  Il est évident qu’une telle approche pédagogique implique une démarche de développement personnel et une mise en question pour les enseignants, les parents…

Dans l’entourage de l’enfant, chacun s’en trouve stimulé, grandi. Le lien avec les parents est essentiel et se construit, petit à petit, avec authenticité, de cœur à cœur, au gré des rencontres quotidiennes. On évoque aussi le mélange des âges, plutôt source de richesse même si ce n’est pas toujours simple. Muriel précise que l’école est accessible à partir de 4 ou 5 ans. Et qu’en est-il des aspects légaux, du risque de sanction ou de se mettre en porte à faux ? L’école est en chemin et en réflexion par rapport à sa relation avec le « système ». La perspective de gagner en visibilité, de s’ouvrir aurait tout son sens. En attendant, l’école remplit ses obligations et suit ses « dossiers » (épreuves externes dispensatoires tous les 2 ans, inspections…). En ce qui concerne les aspects financiers, Muriel d’expliquer que l’école fonctionne sur base de dons des parents, en conscience. Les acteurs de l’école sont tous bénévoles.   

Muriel a donc mis sur pied un espace où cultiver ses talents, la confiance en soi, en l’autre et en la vie ! Un projet vivant, qui se réinvente constamment, qui évolue grâce à l’expérience.

Natacha

2 Commentaires

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Tout simplement et humblement, MERCI , à cette belle âme nommée (Muriel HUBIN ) qui a , enfin, réalisé son projet, malgré toutes les embûches du cococircus ! Bravooo! Et aussi à toutes les personnes qui l’accompagnent de près ou de loin dans cette belle mission de vie !
A bientôt, une petite terrienne nommée Hélène de Bruxelles.
Bizouskes à tous.
vendredi 5 août 2022.

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